Une autre que moi, qui se retrouve hurlante, trépignante, ébourrifée, et les larmes coulant sur les joues.
Une autre que moi, que cette grande fille un peu ridicule avec d'un côté son sac à main, de l'autre quelques affaires rassemblées à la va vite dans son sac de voyage, et menaçant au départ du foyer conjugual.
Qu'a t'il bien pu faire, pour mériter tout ça ?

M'avouer qu'il couche avec ma soeur ?
Avoir vidé mon compte en banque ?
M'annoncer qu'il me quitte pour une autre ?

Non. Il veut seulement sortir avec ses amis, ce soir, et rentrer sur les coups de minuit.

Dans ma précédente relation, j'avais trouvé un type suffisament fragile pour exercer mon besoin de contrôle absolu. J'avais réussi, c'était le moins qu'on puisse dire. Monsieur mon ex ne sortait plus, ne voyait plus personne, enfin, à dire vrai, ne voyais plus que par mes grands yeux, tout court.

Alors ce copain actuel, qui ne se laisse pas faire, qui clâme haut et fort qu'il a besoin de sortir, d'être avec ses amis, et que je n'ai rien à voir là dedans, rien à interdire, rien à exiger, bien sur qu'il n'a pas tord.

Mais j'ai cet espèce de monstre qui sort de moi-même, qui trouve cela absolument insupportable, qui hurle et qui pleure en accusant de trahison.

J'ai tord.

J'aimerai juste m'en souvenir la prochaine fois que je hausse le ton parce que mon cher et tendre à juste envie de voir ses amis.

Le nez en chou-fleur, la tête comme une patate et le corps déglingé, je regarde mon compteur RTT et voit cette demie-journée qui me fait des oeillades.

Si je ne la prend pas aujourd'hui, elle est perdue.
Malade, elle me conviendrait bien, cette après midi sous la couette.

C'était sans compter sur ma chef, qui elle, va très bien, mais n'a pas encore signé l'augmentation qu'elle m'a promise lors de mon entretien annuel.

Alors je crois que ça ne serait pas forcemment un bon calcul que de la poser aujourd'hui, cette p... de demi journée.

Misère.

Pas de velléités particulières à raconter ma vie, mais je dois avouer qu'en fervente admiratrice de la mode actuelle du "live blogging" ou du "micro blogging" de l'autre côté de l'atlantique, je m'étonne de voir ce phénomène aussi peu répandu en France.

Vous ne savez pas de quoi il s'agit ? Foncez sur Facebook. Si si, je suis sûre que vous êtes inscrits. Là, repérez les personnes de votre entourage dont la seule passion semble être de mettre à jour leur "statut".

"Cécile Minou un peu dépitée, retourne bosser"
"Gregory Lechat mange son premier whopper de sa vie"
"Vanessa Miaou a envie d'un câlin, celui avec les mains dans les cheveux !"

Ces personnes microbloguentmicrobloguent. Oui oui. Partage avec le monde entier de tous petits espaces de leurs vies, et y prennent un plaisir flagrant.

Ni prête à être recrutée par nonsociety.com (allez faire un tour, vous comprendrez) ni possédant une vie tout aussi passionnante que les petites Julia, Mary, et j'en passe (je n'habite pas à Manhattan, mais en banlieue parisienne, je ne suis pas journaliste, même si je travaille dans la communication, et me balade d'avantage en escarpins Zara qu'en Jimmy Choo et/ou Louboutin), je me lance, à mon petit niveau.

La vérité, c'est que j'adore écrire. Que des blogs, j'en ai eu des milliers (oui, oui !), qui ont toujours fini par se transformer en "Mes confessions intimes", et très vite relégués au rang de blogs censurés par moi-même. Que je doute que lignes passionnent tant que ça mes "amis" sur FacebookFacebook. Que le blog a le mérite de l'anonymat et de n'y faire revenir que les gens que ça intéresse.

Alors il ne s'agit pas de vous raconter ma vie, mais raconter seulement ce dont j'ai envie.

A bientôt !